Helena en interview sur l’après Star Academy : “Aucun être humain n’est fait pour ça”

Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu’il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.

Révélation de la “Star Academy”, Helena réussit des débuts prometteurs avec ses chansons “Aimée pour de vrai” et “Summer Body”. En interview pour Purecharts, l’artiste belge analyse son après “Star Ac”, la notoriété envahissante avec son flot de rumeurs, sa nomination aux NMA face à Pierre Garnier et livre les premiers détails sur son album, qui “avance bien”.

Crédits photo : Sony
Propos recueillis par Yohann Ruelle.

Comment abordes-tu cette nouvelle étape en solo, après la tournée de la “Star Academy” ?
Je l’appréhende assez bien parce que grâce à la “Star Academy”, j’ai réussi à avoir une certaine lumière pour mes futurs projets. C’est maintenant que ça devient concret. C’est maintenant qu’il faut bosser et qu’il faut réussir à se faire un nom, réussir à effacer aussi le “Helena de la Star Ac” qui est assez primordial. Ça, on le fait en essayant de faire des projets qui nous correspondent, de la musique qui nous parle et qui nous plaît. Et donc en fait, c’est assez excitant. Le plus crucial en sortant de l’aventure, c’est de réussir à être Helena tout court.
Le plus crucial, c’est de réussir à être Helena tout court
Tu as senti le besoin de faire un break après tous ces événements ? Tout s’est enchaîné super vite !
Directement après la tournée, pas du tout. J’ai enchaîné les plateaux radio, les interviews, les studios… Mais c’était de ma volonté, aussi ! Parce que j’avais trop peur de mal vivre l’after Star Ac réellement. Là, c’est terminé, y’a plus de tournée, y’a plus de château, c’est la fin ! J’avais peur de tomber dans une sorte de gros down qui allait me faire beaucoup de mal donc je me suis dit : allez, on enchaîne, on enchaîne, on enchaîne comme ça j’y pense pas, et c’est ce que j’ai fait. Je pense que c’était une bonne décision.

La notoriété c’est quelque chose de nouveau pour toi. Comment on apprend à la gérer ?
Je pense que chacun gère à sa manière. Parce que je suis convaincue qu’aucun être humain n’est fait pour ça. On n’a pas été éduqué pour d’un coup vivre ça de manière aussi soudaine et donc moi je le gère en essayant de le garder le plus possible les pieds sur terre, de me rendre compte de ce qu’est la vie. Il y a beaucoup de paillettes, il y a beaucoup de belles choses, on est invité, on reçoit des vêtements, beaucoup de cadeaux, mais en fait ben c’est pas ça la vie. La vie, c’est la famille, c’est les amis, c’est faire ce qu’on aime, c’est être heureuse, épanouie. Je reste très proche de ma famille, je passe beaucoup de temps à Bruxelles. Je ne souhaite pas vivre sur Paris. Tout ça, ça me permet de gérer.

Il y a notamment eu beaucoup de rumeurs de fans autour de ta relation avec Pierre. Est-ce qu’on arrive à relativiser quand cet aspect-là prend autant d’ampleur ? On se dit que c’est le jeu ?
C’est compliqué quand on est une femme, je pense. Il y a vite cette conclusion de “Si elle existe c’est grâce à un homme”. C’est un peu mon combat quotidien de faire comprendre que non, moi je suis une artiste et lui aussi mais séparément. (Sourire) Lui, il a fait sa place dans l’industrie musicale assez rapidement, moi j’arrive doucement… Et je ne me dis pas “c’est le jeu”. Parce que pour moi c’est trop facile d’avoir fait passer ça comme une histoire d’amour qui n’en est pas. Donc oui je pense que quand on est une femme, c’est plus compliqué de se détacher de ça, contrairement à un homme. Ça fait partie de mes combats de la vie de tous les jours.

Ton premier single “Aimée pour de vrai” vient d’être certifié disque d’or en Belgique. Ça signifie quoi pour toi ?
Ça signifie beaucoup de choses parce que c’est mon premier single, mon premier vrai pas dans la musique en tant qu’artiste solo ! Le fait que ça arrive ce jour-là, quand je suis sur la Grand-Place à Bruxelles, le jour où ça fait un an que j’ai appris que j’étais à la “Star Ac”… Tout est arrivé comme si c’était mon anniversaire ! (Rires) C’était vraiment mon jour. J’étais très émue oui, parce que ça représentait plus qu’un simple disque d’or. Ça représentait beaucoup plus pour moi que ça.
Je ne veux pas sortir une chanson dans laquelle je suis pas sûre de me retrouver
Les chiffres, les streams, c’est important ou secondaire ?
Le plus important pour moi, c’est que ça me plaise avant tout. Je ne veux pas sortir une chanson qui me plaît bof, dans laquelle je suis pas sûre de me retrouver ou que les gens se disent : “Mais c’est pas elle ça, elle a été fabriquée par sa maison de disques”. Non, je veux que ça me représente. Tant que ça me plaît, tant que ça plaît aux autres, même s’il n’y a pas beaucoup d’écoutes, c’est vraiment le principal. Evidemment, ça fait toujours plaisir de voir que ça fonctionne vraiment, qu’il y a des chiffres qui suivent derrière, mais ce n’est pas l’essentiel.

Pendant la tournée, tu t’es donc mise à la création de tes premières chansons. Tu avais déjà une idée de la direction dans laquelle tu voulais t’engouffrer ou tu y es allée au feeling ?
Ce n’est pas le bon cheminement de commencer par la direction artistique avant les chansons. Toute la DA qui s’est créée autour de “Summer Body” et “Nouveau coeur” s’est faite autour des deux textes. “Nouveau coeur” a été enregistrée en mars et je savais que je voulais faire une chanson pour l’été, je savais précisément de quoi je voulais parler et faire autour de ce thème. Quand on a eu “Summer Body”, on s’est dit : “Ok, on a un truc”. Mais tout a démarré avec la musique.
Je ne me vois pas écrire comme Zaho de Sagazan
Comment tu as travaillé sur les mélodies, les sonorités…?
Je l’ai affinée en rencontrant Vincha, avec lequel j’ai co-écrit tous mes titres et tous les prochains aussi. Avant de faire quoi que ce soit ensemble, on a fait connaissance et il m’a demandé : “Comment tu te vois ? En tant que chanteuse, dans tes thèmes, dans ta manière d’écrire, comment tu vois la chose ?”. Alors je lui ai donné un exemple très concret : je ne me vois pas écrire comme Zaho de Sagazan, de manière très poétique, mais je ne vois pas non plus écrire comme une Camille Lellouche où c’est très brut. Je me vois vraiment écrire comme quand je parle dans la vraie vie, de manière spontanée, marrante, avec toujours une petite dose d’espoir. C’est un peu l’exemple que j’ai montré pendant la “Star Ac”, cet entre-deux là de : pas poétique, pas trop brut mais explicite. Tout ça, ça a fait “Summer Body” et tous les titres que j’ai créés depuis et c’est assez cohérent avec ce que j’ai dit.

C’est facile de dire non à des personnes plus expérimentées que soi ?
J’ai fait mes premiers pas dans la musique quand “Aimée pour de vrai” est sorti. Avant ça, je n’avais jamais fait de studio, je n’avais jamais écrit, jamais composé. Donc je ne me permets pas de dire “Non mais je sais que j’ai raison”. Parce que j’en sais rien ! J’apprend tous les jours et aussi je me suis entourée de personnes de confiance. Donc je me permets de faire confiance à ces gens-là. Je n’ai pas la science infuse, surtout dans la musique. Je suis trop novice.
J’ai envie de défendre des causes qui me tiennent à coeur
Qu’as-tu envie de défendre avec ton univers artistique ?
J’ai envie de défendre des causes qui me tiennent à coeur. Je ne peux pas écrire une chanson si ça me parle pas. Je ne peux pas en chanter une non plus, si c’est pas moi qui l’ai écrite, quand ça me parle pas. Je veux évoquer des thèmes qui abordent vraiment notre société actuelle comme je l’ai fait dans “Summer Body”. C’était une thématique trop importante pour moi et qui était très actuelle, dans notre société, mais aussi très actuelle dans ma tête et dans mon corps. Je suis dans cet esprit là de défendre des causes mais qui me parlent à 22 ans en tant que femme.

Tu prépares ton premier album. Comment avance-t-il ?
Franchement, je suis très contente parce ça commence à prendre forme. On n’y est pas encore mais on a déjà pas mal de titres et ça avance, ça avance bien et ça avance comme j’en ai envie. Tout me représente. La plupart des idées sur les textes voire même toutes, elles viennent de moi. J’ai l’impression d’avoir déjà beaucoup appris sur les idées ou les thématiques. Tout ce qui concerne les sonorités ou la production musicale, je me mets un peu moins dedans parce que ce n’est vraiment pas mon domaine. Ça m’intéresse mais je me sens tellement loin ! J’ai tellement de choses à apprendre que je ne pourrais pas le faire seule, c’est sûr et certain. Quand je vois Romain Botti, l’ingé son avec lequel je travaille beaucoup, sur son ordi avec les programmes, je suis là : Waaaah c’est quoi ce truc ? (Rires) Pour l’instant, je suis plus focus sur le texte, la topline, sur la petite note qui te donne des frissons et à laquelle tu ne t’attends pas, avec l’aide de Jonathan Cagne, qui joue du piano sur “Summer Body”. On est en harmonie ensemble et on arrive à faire de belles choses. Là où je peux mettre ma patte et là où je suis sûre, je la mets. Mais voilà ! Ça avance hyper bien et je suis trop contente.
Il n’y aura pas de duos sur mon album
À quoi va-t-il ressembler ce disque ?
Cet album, il va me ressembler. Je n’écris que sur ma vie, sur des évènements que j’ai pu vivre de près ou de loin, c’est très précis. On est sur des détails où on essaye toujours que ça puisse parler aux gens, que les gens puissent s’identifier à la chanson mais franchement, c’est moi et que moi.

Est-ce qu’il y aura des duos ?
Pas pour l’instant. Pas sur cet album là. C’est un sujet, on en a discuté mais justement, il parle tellement de moi, c’est tellement privé que je ne me vois pas inviter quelqu’un pour faire un petit refrain avec moi. On m’a tellement vue associée à des candidats, à des artistes, avec la “Star Ac”. Pour moi, c’est hyper important que sur cet album je sois toute seule. Après, c’est encore en discussions et on ne sait pas de quoi demain sera fait ! Évidemment s’il y a des propositions qui me tentent de ouf, je ne vais pas dire non…

Quand on a reçu Lenie en interview, elle nous a dit qu’il fallait que vous vous détachez les uns des autres. Tu es d’accord ?
Oui, évidemment je suis d’accord. Et pour moi il ne faut pas le voir de manière négative. C’est tout à fait humain. On sort d’une émission telle que la “Star Academy”, c’est tellement gros ! Et pour les gens c’est “Helena de la Star Academy” ou “Lenie de la Star Academy”. Pour l’instant, il n’y a que Pierre qui a réussi à avoir Pierre Garnier. On a juste envie de se détacher parce qu’on a envie que les gens nous aiment pour qui on est, tout seul. Ça ne veut pas dire qu’on s’aime pas entre nous. Ça veut juste dire qu’on a envie que les gens nous écoutent parce qu’ils aiment notre projet personnel.

Tu es nommée pour la première fois aux NRJ Music Awards. Félicitations !
Merci ! (Rires)
Beaucoup font le transfert sur la demi-finale de la Star Ac’
Comment as-tu réagi ?
J’étais en vacances avec ma famille et ma belle-soeur, qui est ma manageuse. Et d’un coup, je l’entends hurler : “Hélé, Hélé, descends !”. Moi je crois qu’il se passe un drame parce que mon petit filleul de deux ans était là. Alors je suis là : “Qu’est-ce qu’il y a, qu’est-ce qui se passe ?”. J’ai cru qu’il y avait un problème ! En descendant les escaliers, je ne sais pas pourquoi, une petite voix dans la tête m’a dit : “Imagine c’est les NMA”. Et donc là on était tous en train de pleurer, on était trop content, c’était une nouvelle qu’on attendait. On savait que l’annonce allait arriver donc on espérait mais en si peu de temps ? Pour moi c’était presque inimaginable, même si c’est vrai qu’on m’avait un peu mis la puce à l’oreille en me disant que c’était possible. C’était la meilleure nouvelle de la journée ! On a été au resto, mon frère a fait péter le champagne. (Rires)

Le public a évidemment remarqué que tu étais nommée face à Pierre Garnier dans la même catégorie. Ça t’amuse ?
C’est normal que les gens retiennent ça ! Parce qu’il y en a beaucoup qui font le transfert sur la demi-finale de la “Star Ac” où on était l’un contre l’autre. Ça a déchiré le coeur de beaucoup de gens ! (Rires) Et là c’est de nouveau pareil. Moi je suis très fière d’être nommée dans cette catégorie avec lui. Quand on sort d’un grosse émission comme ça, c’est génial de pouvoir se retrouver dans cette cérémonie aussi rapidement. J’en doutais pas qu’il y serait. Moi j’en doutais beaucoup. Donc je suis très contente même si je ne le vois pas comme une sorte de compétition. Il y a aussi d’autres artistes nommés dans cette catégorie qui sont vraiment forts et qu’on a beaucoup entendu cette année. Il n’y a pas que Pierre en face de moi, il y a aussi de grands artistes. C’est juste une fierté pour moi, c’est assez symbolique.
Je ne regrette rien de mon aventure
C’est une belle preuve du tremplin qu’est la “Star Academy”…
Ah ouais ! Je pense que ça donne encore plus envie pour des artistes de participer à l’émission. La “Star Ac”, ce n’est pas que ça : tu peux te retrouver aux NMA huit mois plus tard. C’est quand même ouf !

Quels conseils donnerais-tu aux nouveaux académiciens ?
J’ai toujours la même réponse à cette question parce que pour moi, c’est la plus véridique. C’est vraiment de rester soi-même, absolument. Et de profiter en donnant tout ! Quand je repense à cette aventure, je ne regrette rien. Le principal, c’est de se donner au maximum pour ne pas sortir de là et se dire : “J’aurais dû la faire autrement, j’aurais dû être comme si, comme ça”. Il faut être soi-même.

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