Kendji Girac : l’homme d’un clan
Kendji Girac a toujours été très discret sur ses origines et sa famille. Mais la grave blessure par balle survenue dans des circonstances qui demeurent encore à établir, relance les questions sur ses relations complexes avec un clan omniprésent.
Sans sa famille, il n’est rien. Depuis sa victoire dans l’émission « The Voice » en 2014, Kendji Girac a toujours déversé la bonne parole. Certes, ce succès était le sien, il avait su séduire le public grâce à sa voix, son charme, sa bonhommie. Mais très vite il s’empressait de rappeler qu’il avait été inscrit « de force » par son oncle au télé-crochet de TF1.
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Pudique, voulant absolument protéger les siens, Kendi a très longtemps refusé de parler de ses origines, encore moins de les montrer. Il n’acceptera qu’une seule fois, pour « Le Parisien », de poser devant sa caravane, après d’âpres négociations. A la naissance de sa fille en 2021, difficile de lui arracher quelques mots au sujet de cette enfant tant aimée. Kendji ne déviait ni de sa ligne, ni de son mutisme…
« Cela n’a l’a pas empêché de vendre des disques et de remplir les salles », note un professionnel du secteur. « C’est le personnage de Kendji qui a plu au public de «The Voice», le gamin souriant, jovial, toujours prêt à rendre service. On l’a vu dans son implication au sein des Enfoirés, par exemple. Il ne refuse jamais un duo, se prête à toutes les demandes les plus farfelues. Et il le fait avec le sourire. »S’il se confie, c’est sur le mode du puzzle: «Dans mes chansons, je prends des petits bouts de moi… J’en joue un peu.» © Hélène Pambrun / Paris Match
Mais le sourire cache-t-il des larmes ? Quand nous le retrouvons au printemps 2021 sur une plage du Var pour une séance photo, Kendji a eu maille à partir avec une partie de sa famille. Lui qui tenait tant à protéger sa vie privée a vu ses « cousins » publier des stories sur les réseaux sociaux de son intimité. Officiellement, l’affaire est réglée « en famille » et Kendji botte en touche lorsqu’on l’interroge sur ses dissensions privées. « C’est tout à son honneur, reprend ce patron de label. Kendji n’a aucune envie que ses problèmes personnels fassent la Une des journaux et jusqu’alors il a toujours réglé les choses dans son coin, sans que son entourage professionnel ne soit forcément au courant ».
Le matin du 22 avril, sa maison de disque, ses attachés de presse ont été mis au courant de sa blessure par balles par… les médias. « Il a réussi à établir une barrière entre ces deux mondes. D’un côté sa carrière, de l’autre ses racines gitanes, qui comptent énormément pour lui ». Mais ne le chatouillez pas sur ce point, Kendji estime au fond que le grand public n’est pas prêt à comprendre l’esprit et la culture gitane. Donc autant en dire le moins possible. « Il connait la puissance de la médiatisation et des réseaux sociaux, conclut ce proche. Cela a pu lui jouer des tours dans sa vie intime, donc il s’en méfie logiquement. »
Kendji peut-il être sous l’influence de sa « famille élargie » ?
Car oui Kendji est aussi quelqu’un de méfiant. Qui voit ce monde du showbiz dans lequel il évolue avec une douce ironie, lui qui a grandi sur les routes, et qui connait chaque membre du convoi de 80 caravanes qui s’était installé à Biscarosse.
Kendji peut-il être sous l’influence de sa « famille élargie » ? «C’est un milieu opaque, où l’honneur prévaut, décrypte ce proche du chanteur. Ce n’est pas pour rien qu’il s’est directement accusé de s’être lui-même tiré dessus. Il n’avait aucune envie de que cette affaire privée devienne une histoire publique, reprise, commentée, disséquée. Lui tout ce qu’il veut c’est chanter, élever sa fille à l’abris des regards et vivre sa vie à sa manière ». Le coup de feu du 22 avril l’a hélas sorti de ce qui était jusqu’alors un rêve éveillé…