Anne Hidalgo a choisi de débaptiser une avenue qui portait le nom d’une figure de la colonisation. Elle porte désormais le nom d’un héros de la Libération.

À Paris, l’avenue Hubert Germain a remplacé lundi 14 octobre l’avenue Bugeaud.Mairie du 16e arrondissement
À Paris, l’avenue Hubert Germain a remplacé lundi 14 octobre l’avenue Bugeaud.

PARIS – Effacée, la figure de la colonisation. Anne Hidalgo a inauguré ce lundi 14 octobre l’avenue Hubert-Germain, dernier Compagnon de la Libération mort en 2021. Cette artère du XVIe arrondissement de la capitale se nommait alors avenue du maréchal Bugeaud, figure de la colonisation de l’Algérie par la France au XIXe siècle.

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L’édile socialiste avait fait part de son choix de débaptiser l’avenue en novembre 2023 en raison du « rôle éminemment néfaste » joué par le maréchal. En Algérie, dans les années 1830-1840, il s’était « rendu coupable de ce qui serait aujourd’hui qualifié de crimes de guerre ». Il a aussi commis des « exactions » en France, « en particulier lors de la répression de l’insurrection république de 1834 », soulignait la mairie pour justifier son choix.

La décision votée à l’unanimité du Conseil de Paris en juillet dernier a été symboliquement actée ce lundi.

Hubert Germain, né dans le XVIe arrondissement, s’était engagé dans les Forces françaises libres dès juin 1940 et a participé au débarquement de Provence en 1944. À travers ce changement de nom, la Ville souhaite « rendre un dernier hommage » à ce résistant, qui était « l’ultime survivant des Compagnons de la Libération » à son décès en 2021, explique la mairie.

Les plaques Bugeaud au musée Carnavalet

Certains élus de droite qui ont voté la décision sont tout de même réticents à l’idée de débaptiser des rues : « qu’on vienne dénoncer (le colonialisme) aujourd’hui, oui. Le gommer complètement, c’est absurde et n’aidera personne », a plaidé le sénateur LR et ex-maire de l’arrondissement Francis Szpiner lors des débats. Cela ne l’a pas empêché de prendre la parole ce lundi pour rendre hommage à Hubert Germain.

Il s’agit du cinquième lieu débaptisé à Paris depuis 2001. Ces opérations ne concernent que « des cas exceptionnels », selon la mairie. Le dernier exemple remontait à 2013 : le collège Vincent-d’Indy, dans le XIIe arrondissement, avait perdu le nom de ce compositeur aux positions antisémites pour devenir le collège Germaine-Tillion.

Les anciennes plaques au nom du maréchal Bugeaud seront conservées au musée Carnavalet, qui retrace l’histoire de la capitale.

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