L’acteur, révélé au grand public avec la troupe du Splendid, est décédé dans la nuit de jeudi à vendredi 4 octobre des suites d’un malaise cardiaque.

L’auteur, scénariste et réalisateur français Michel Blanc est mort à l’âge de 72 ans dans la nuit de jeudi 3 à vendredi 4 octobre dans un hôpital parisien des suites d’un malaise cardiaque. Fils unique d’un déménageur et d’une dactylographe né à Courbevoie dans les Hauts-de-Seine, c’est sur les planches qu’il fait ses débuts dans la troupe du Splendid aux côtés de Christian Clavier, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Josiane Balasko, Marie-Anne Chazel et Bruno Moynot. La troupe de comédiens se fait connaître en écumant les cafés-théâtres de la capitale.

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À l’image de celui de Jean-Claude Dusse, dans Les Bronzés de Patrice Leconte (1978), ou de Denis dans Marche à l’ombre (1984), qu’il avait réalisé, ce sont les personnages comiques de losers exaspérants qui lui ont valu au départ son immense popularité auprès du public.

«Jean-Claude Dusse, c’était clairement pour moi»

Dans ces films, Michel Blanc crée un archétype comique, celui du chauve maigrichon et moustachu aussi exaspérant qu’attachant, qui lui collera ensuite à la peau. «À l’époque, on a écrit des personnages qui étaient assez proches de nous. Jean-Claude Dusse, c’était clairement pour moi, pas pour Thierry Lhermitte. J’ai très vite eu peur qu’on m’y associe toute ma vie», avait-il raconté à Paris Match au printemps.

Michel Blanc prend alors d’autres chemins, avec des rôles dramatiques comme celui du travesti Antoine dans Tenue de soirée (1986) de Bertrand Blier, ou de l’inquiétant Monsieur Hire (1989) de Patrice Leconte, d’après un livre de Georges Simenon.

Gros bosseur, perfectionniste, Michel Blanc savait utiliser ses complexes et son talent d’écriture pour explorer le désenchantement et façonner les personnages de ses films, notamment ceux qu’il avait réalisés comme Grosse Fatigue (1994) et Embrassez qui vous voudrez (2002). En 2006, Patrice Leconte avait à nouveau réuni la troupe des Bronzés pour un troisième volet, qui avait été un échec critique.

Malgré cela, Michel Blanc avait toujours envie de retravailler avec ses anciens complices du Splendid, comme il l’avait dit au printemps à Paris Match : «Faire des choses ensemble, oui, mais pas Les Bronzés. On ne sait plus faire cet humour-là. C’était il y a bientôt cinquante ans, le monde a évolué».

La troupe du Splendid reçoit un César anniversaire, lors de la cérémonie des César, en mars 2021. BERTRAND GUAY / AFP

Multiprimé à Cannes, deux César et un Molière

Au cours de sa carrière, Michel Blanc a été distingué à plusieurs reprises. En 1986, il se voit décerner le Prix d’interprétation masculine pour son rôle dans la comédie de Bertrand Blier Tenue de soirée. Huit ans plus tard, il reçoit le Prix du scénario au Festival de Cannes pour Grosse fatigue, un film qu’il a réalisé. En 2004, il reçoit le Molière de l’adaptateur pour L’amour est enfant de salaud. En 2012, le comédien reçoit le César du meilleur acteur dans un second rôle pour L’Exercice de l’État, écrit et réalisé par Pierre Schoeller. En 2021, la troupe du Splendid reçoit le César anniversaire.