La folie est au cœur de l’intrigue de la pièce de théâtre dans laquelle joue actuellement Sandrine Bonnaire. Un thème qui lui est cher, comme elle l’a rappelé ce dimanche 20 octobre à Julia Vignali dans l’émission Les Incontournables d’Europe 1.

Sandrine Bonnaire est de retour sur les planches. Depuis le 19 octobre, l’actrice de 57 ans joue dans L’Amante anglaise, une pièce adaptée d’un roman de Marguerite Duras, mise en scène par Jacques Osinski et à découvrir au Théâtre de l’Atelier (Paris). Pour en faire la promotion, la comédienne était l’invitée des Incontournables d’Europe 1 ce dimanche 20 octobre. Au micro de Julia Vignali, elle a évoqué cette œuvre qui invite les spectateurs à faire la connaissance de Claire Lannes, une femme a priori ordinaire, mais à la personnalité insondable, qui a commis l’irréparable : le meurtre de sa cousine muette et sourde.

Sandrine Bonnaire évoque les “dégâts” de la prise en charge psychiatrique de sa sœur autiste

“Je pense que quand on tue, c’est de la folie. Et la folie, comme c’est inexplicable, ça fascine les gens”, a estimé Sandrine Bonnaire sur les ondes d’Europe 1. Aussitôt, Julia Vignali a rebondi sur sa remarque et a voulu savoir si son invitée était elle-même fascinée par ce trouble mental, dans la vie réelle, ou si elle l’était exclusivement “à la faveur de cette pièce”. Une question qui a incité la comédienne à se livrer à des confidences touchantes sur sa vie privée. “Moi, j’ai baigné toute ma vie là-dedans, dans le sens où j’ai une sœur autiste qui a beaucoup [séjourné] dans des hôpitaux psychiatriques, a-t-elle expliqué à l’épouse de Kad Merad. Ça m’intéresse parce que la manière dont elle a été prise en charge a fait des dégâts sur elle.” “Je me suis battue pour qu’il n’y ait pas qu’un seul jugement”, a-t-elle ajouté. Avant de s’interroger à voix haute : “La folie, finalement, qui la détermine ? Et jusqu’où : quelle limite on lui donne ? Qu’est-ce qui fait que l’on considère que quelqu’un est fou ou pas ?”

Sandrine Bonnaire : l’autisme de sa sœur Sabine est le combat de sa vie

Ce n’est pas la première fois que Sandrine Bonnaire se livre à des confidences sur sa sœur autiste. En 2007, elle a réalisé un documentaire poignant intitulé Elle s’appelle Sabine dans lequel elle aborde ce handicap mental qui a été diagnostiqué à la jeune femme lorsqu’elle avait 32 ans. Trois ans plus tôt, elle prenait la parole à ce sujet dans l’émission Face à l’image. Au micro du journaliste Paul Nahon, elle regrettait une prise en charge défaillante de la question de l’autisme en France, enjoignant l’État à y remédier. Un problème qui perdure encore, aux yeux des professionnels. “Nous n’avons pas assez progressé”, regrettait Olivia Cattan, présidente de l’association SOS Autisme France, au printemps dernier sur France Inter.