La candidate du NFP pour Matignon pourrait se porter candidate à une élection législative partielle en Isère. Et ainsi s’ancrer politiquement pour la première fois.

Lucie Castets (ici le 23 août à l’Elysée) est poussée par plusieurs cadres du NFP à se présenter à une future élection législative partielle.
DIMITAR DILKOFF / AFP
Lucie Castets (ici le 23 août à l’Elysée) est poussée par plusieurs cadres du NFP à se présenter à une future élection législative partielle.

POLITIQUE – Si ce n’est Matignon, alors pourquoi pas l’Assemblée nationale ? Depuis la démission du député LFI Hugo Prévost le 9 octobre après des accusations de violences sexistes et sexuelles portées à son encontre, un siège est vacant au Palais Bourbon. Il sera pourvu dans quelques semaines après une élection législative partielle.

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À gauche, de nombreuses voix s’élèvent pour pousser Lucie Castets à se porter candidate. « Ça fait partie des scénarios. On en discute avec elle », a confirmé ce lundi 14 octobre le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard sur LCP. « Si elle se présente, j’irai avec grand plaisir faire sa campagne », a appuyé la présidente du groupe écologiste Cyrielle Chatelain sur France Info. « Je suis pour cette solution, oui, ce serait positif », estime aussi l’insoumis Éric Coquerel.

Tant d’éloges pour celle qui espère encore devenir Première ministre au gré d’une prochaine motion de censure ou d’un remaniement soudain. Néanmoins, plusieurs obstacles se dressent sur son chemin. D’abord, Lucie Castets a-t-elle vraiment envie de devenir députée ? Dans chacune de leurs prises de parole, les représentants du Nouveau Front populaire prennent soin de préciser qu’elle sera candidate « si elle le souhaite ». Rien n’est acté et la principale concernée ne s’est pas encore exprimé publiquement sur le sujet.

Ensuite se pose la question de son parachutage dans une circonscription qu’elle ne connaît pas. Native de Caen (Calvados), Lucie Castets s’est installée à Paris pour les études puis pour travailler mais n’a jamais vécu à Grenoble, ville centrale de la circonscription. Enfin, le suspens demeure sur la possibilité pour l’ancienne directrice des finances de la Ville de Paris de rejoindre un groupe du NFP, et donc de choisir parmi les quatre formations. De fait, sa force a jusque-là été de se placer au-dessus des bisbilles entre partis de gauche. Si elle accepte l’investiture dans la première circonscription de l’Isère, fléchée LFI, cela l’obligera à rejoindre un groupe. Pour Manuel Bompard et Éric Coquerel, cela ne fait aucun doute : elle devra se ranger chez les Insoumis.

Un duel Castets-Véran à venir ?

Quoi qu’il en soit, l’idée pour Lucie Castets est de s’ancrer politiquement. Sans mandat, sans ancrage local, elle serait pour la première fois jetée aux avant-postes de la vie politique, mêlée au chaudron de l’Assemblée. D’autant qu’après avoir annoncé fin août qu’elle mettait fin à ses fonctions à la mairie de Paris, l’énarque n’a pas de nouveau travail.

Depuis cet été, elle poursuit sa tournée des popotes et répond positivement aux invitations que lui lancent les élus de gauche : dimanche, elle était à Hérouville-Saint-Clair, dans le Calvados, accompagnée par les députés PS Arthur Delaporte, Anna Pic et Chantal Jourdan. Si elle était candidate dans l’Isère, Lucie Castets devrait peut-être affronter Olivier Véran, qui a été candidat aux trois dernières élections législatives dans cette circonscription. La dernière fois, le député LFI l’avait emporté avec seulement 1 300 voix d’avance. Aucune date n’est pour l’heure fixée pour l’organisation de l’élection partielle, même si le code électoral précise qu’elle doit avoir lieu dans un délai de trois mois après la démission. Cela laisse un peu de temps aux forces de gauche de discuter.

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