L’acteur Samuel Le Bihan reçoit la Légion d’honneur pour son combat contre l’autisme
Le héros de la série « Alex Hugo », papa d’une fille atteinte par ce trouble du neurodéveloppement, a créé une plateforme pour aider les familles en difficulté. Le combat d’une vie.
Samuel Le Bihan au Festival du film d’Angoulême (Charente), le 26 août 2023. © Franck Castel/Abaca« Le handicap, soit vous le fuyez, soit vous le prenez à bras-le-corps, mais ce n’est pas du bout des doigts… » Dans l’émission Sept à huit (TF1), l’acteur Samuel Le Bihan est revenu longuement sur l’autisme de sa fille Angia, 12 ans, auquel il a dû faire face en solo – il a obtenu la garde exclusive de son enfant après son divorce.
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Un combat compliqué qui l’a amené à créer, avec un ami, une plateforme pour aider les familles, Autisme Info Service, qui cumule 30 000 visites par mois. C’est dans ce cadre que le héros de la série Alex Hugo (France 3) reçoit, ce mardi 2 avril, la Légion d’honneur, une distinction qui l’a beaucoup touché. « Ça m’émeut énormément », a-t-il confié sur TF1, rappelant sa « volonté d’être utile à cette société, d’avoir collaboré à quelque chose d’intéressant, d’avoir fait progresser. C’est une très grande fierté ».
« On est tous les deux, on est heureux »
Un combat qui n’a pas été simple, comme il l’a raconté face caméra. À l’annonce du diagnostic, il se sent envahi d’une grande tristesse : « Pas pour moi, pour elle, pour cette petite fille pour qui ce sera beaucoup plus difficile que pour les autres… » Il consulte des spécialistes, des pédopsychiatres et décide alors de faire preuve de pragmatisme.
« J’ai la trouille, je ne sais pas très bien comment faire, donc je vais partir en voyage avec elle, et on va passer notre temps pendant deux ans à voyager : Asie, États-Unis, Afrique », explique-t-il. Il l’emmène également sur les tournages, où les équipes l’aident comme ils le peuvent. « Ça fonctionne super bien, on est tous les deux, on est heureux. »
Même s’il doit faire des sacrifices sur sa propre vie sociale : « Je pourrais vivre une vie de célibataire, faire des rencontres, forcément, ça isole un peu. Mais en même temps, je prends la décision que cette situation sera heureuse et qu’en aucun cas elle ne m’écrasera. »
« Un progrès immense »
« Déjà qu’elle aille en école primaire, moi, je n’y croyais pas du tout, je voyais ça comme quelque chose d’impossible et je me disais : le collège, on n’ira jamais. Et un jour, on fait des bilans et tout d’un coup, ils parlent du collège. » Et de mesurer les progrès faits par rapport aux débuts qu’il a connus : « Une petite fille qui ne mange pas, qui ne parle pas, qui ne sais même pas lire une émotion sur le visage de quelqu’un, une intention, qui ne fait pas la différence entre un sourire ou des larmes, qui est complètement dans sa bulle et qui va aller maintenant en cinquième… »
À LIRE AUSSI Autisme : la course aux nouveaux traitementsIl se dit aujourd’hui très fier. « J’ai de la chance, ma fille est un soleil, elle a fait un progrès immense », a rappelé l’acteur, samedi soir, sur le plateau de Quelle époque ! sur France 2. « Toutes les méthodes comportementalistes ont extrêmement bien marché sur elle. Elle est sortie de sa bulle, elle a appris le langage, à manger, elle a arrêté les crises de violence. Elle se réinvente tous les jours, c’est une petite guerrière ! » a-t-il poursuivi. Et de conclure : « Il faut se battre pour l’inclusion quand c’est possible. »