Une des chansons les plus connues de Johnny Hallyday visée par un collectif féministe

Figurant parmi les titres les plus célèbres du répertoire du chanteur, elle “poétise le féminicide” selon les militantes qui entendent le faire savoir.

"La signature est obligatoire, elle n'est donc pas un service rendu"
24 Octobre 2006 Bruxelles Forest National 
Johnny Hallyday

“Requiem pour un fou” est une des chansons les plus populaires du répertoire de Johnny Hallyday.

David Hallyday doit se demander qu’elle tuile lui est tombé sur la tête. À peine vient-il d’entamer, samedi à Épernay, sa nouvelle tournée Requiem pour un fou, dans laquelle il propose des titres de son répertoire et de celui de son père, Johnny, qu’il se retrouve au cœur d’une polémique. Un collectif féministe entend chahuter sa venue à Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais, indique La Voix du Nord. Les militantes, qui dénoncent les violences sexuelles et sexistes entendent distribuer des tracs à l’entrée de la salle.

Elles n’en veulent pas à David Hallyday lui-même mais au choix du titre de sa tournée. Si “Requiem pour un fou” est une des chansons les plus connues du répertoire de Johnny, à leurs yeux, les paroles d’un couplet ne passent pas. “Requiem pour un fou” “poétise le féminicide”, disent-elles. En cause : le texte signé Gérard Layani, qui a aussi signé “Que je t’aime”, “Entre mes mains” et “Ma gueule”, toujours pour le même Johnny : “Je l'aimais tant que pour la garder, je l'ai tuée/Pour qu'un grand amour vif toujours/Il faut qu'il meurt, qu'il meurt d'amour“.

Le texte a été inspiré par un fait divers s’étant déroulé à Paris en 1975. Un homme s’était barricadé chez lui tout en séquestrant sa femme qui voulait le quitter. Avant l’intervention des forces de l’ordre, il s’était donné la mort après avoir tué son épouse.

On ne manque pas d’être surpris par cette charge contre une chanson qui est tout sauf nouvelle. Elle fait partie du répertoire de Johnny Hallyday depuis le début de l’année 1976 et sa sortie. Elle s’était classée numéro 1 des ventes en France pendant plusieurs semaines cette année-là, et s’était écoulée à plus de 500 000 exemplaires. Il est vrai, comme l’explique Le Figaro, qu’elle est revenue en force dans les playlists depuis la disparition du rocker en décembre 2017 alors que le mouvement #MeToo débutait seulement avec l’affaire Harvey Weinstein révélée par le New York Times deux mois plus tôt.

L’annonce de la tournée de David Hallyday portant le même nom, pas plus que la sortie de sa propre version de la chanson sortie en 2023 pour l’album lui aussi intitulé Requiem pour un fou, n’avaient jusqu’ici, à notre connaissance, entraîné la moindre réaction.

Il y a cependant bien eu une chronique radio mettant en avant le propos de “Requiem pour un fou” et le féminicide qui y est évoqué. Sur FranceInfo, en 2022, le chroniqueur Bertrand Dicale avait fait un parallèle entre la chanson et un tweet de Jean-Luc Mélenchon à propos de l’affaire Quatennens, du nom de cette personnalité politique proche du leader de la France insoumise condamnée à de la prison pour violences conjugales.

Dans son message, Jean-Luc Mélenchon utilisait un vocabulaire typique du patriarcat quand il essaye de défendre les auteurs de violences faites aux femmes, analysait-il : “Je salue sa dignité et son courage. Je lui dis ma confiance et mon affection”, ou encore “la malveillance policière, le voyeurisme médiatique et les réseaux sociaux se sont invités dans le divorce d’Adrien et de Céline Quatennens”. Dans le cas du tweet comme dans celui de “Requiem pour un fou”, “c’est prendre la conséquence pour la cause et chercher à effacer ce qui est reproché au fameux Fou d’amour”, disait Bertrand Dicale. Voilà qui expliquait à ses yeux ce qui faisait bondir aujourd’hui les féministes et qui pourrait s’appliquer aux militantes de Saint-Omer aujourd’hui.

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