« Il n’y a pas eu de blabla, ils me sont tombés dessus » : Mathéo, 19 ans, raconte son agression à Dijon

 

Alors qu’il rentrait de boîte de nuit dans la nuit de samedi à dimanche, Mathéo, 19 ans, a été passé à tabac par un groupe de jeunes. Une enquête a été ouverte.

 

Mathéo, 19 ans, a été passé à tabac dans la nuit du 2 au 3 novembre à Dijon. Capture d'écran/Facebook@Aline Pelissier
Mathéo, 19 ans, a été passé à tabac dans la nuit du 2 au 3 novembre à Dijon. Capture d’écran/Facebook@Aline Pelissier

La soirée de Mathéo a tourné au drame dans la nuit du 2 au 3 novembre. Alors qu’il revenait d’une soirée avec des amis dans le centre de Dijon (Côte-d’Or), le jeune homme de 19 ans a été volé et passé à tabac par un groupe d’hommes, dénoncent la victime et sa mère sur Facebook et dans Le Bien public. Il aurait été « laissé pour mort ». Une plainte a été déposée et une enquête a été ouverte, confirmait le parquet de Dijon au Parisien lundi soir.

Selon son récit au quotidien régional, vers 2 heures du matin dans la nuit de samedi à dimanche, Mathéo se dirige vers sa voiture après avoir passé la soirée en boîte de nuit. « Sur le chemin, je me fais accoster de loin par des gens, mais je ne réponds pas, je baisse la tête et j’avance », relate le jeune homme.

Des coups portés au visage

Le groupe, composé selon sa description sommaire, de « quatre à six individus habillés en sombre » approche : « Ils me parlent de mon téléphone, d’argent et de ma voiture, je ne réponds toujours pas. » C’est là que ses agresseurs passent à l’acte : « Et là, ils me disent que ce n’était pas une question. Il n’y a pas eu de blabla, ils me sont tombés dessus. »

Les coups pleuvent. « J’ai reçu cinq ou six coups de pied au visage et j’ai perdu connaissance », détaille-t-il. Les agresseurs l’abandonnent. « Laissé pour mort », écrira Aline, la mère du jeune homme, sur Facebook, appelant au lendemain de l’agression les témoins à contacter les gendarmes.

Le jeune homme retourne à la boîte de nuit pour trouver de l’aide. Le gérant de l’établissement lui porte secours. À l’hôpital, Mathéo est soigné pour des hématomes au visage et sur le corps. « L’Interruption Temporaire de Travail (ITT) de la victime n’a pas encore été établie. Elle devrait l’être dans l’après midi » de ce mardi, nous indique David Dufour, procureur de la République adjoint de Dijon. « Par chance, son cerveau n’est pas touché, les médecins ont été rassurants, mais cela aurait pu mal finir, ils l’ont tabassé et laissé pour mort », confie sa mère au Bien public.

Un appel à témoins

Sur Facebook dimanche, la mère de la victime a lancé un appel à témoins. Elle y décrit un « groupe de quatre à six personnes de type maghrébin, environ 1,80 m, survêtements de couleur foncé ». Elle appelle d’éventuels témoins à contacter la gendarmerie d’Auxonne.

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La mère de famille assure avoir été contactée dans la foulée par d’autres victimes qui auraient elles aussi été victimes dans le même secteur. « J’ai reçu des messages d’autres jeunes ayant aussi été agressés là-bas, c’est inquiétant, déplore-t-elle auprès du quotidien régional. Laisser quelqu’un pour mort pour un téléphone, où va-t-on ? Il faut que ça s’arrête. » « Le téléphone et le portefeuille de la victime ont été dérobés », confirme le parquet de Dijon.

Ce mardi à la mi-journée, cet appel à témoins avait été partagé plus de 2 000 fois, attirant probablement l’attention de la Fédération Identité-Libertés 21, mouvement politique lancé par Marion Maréchal. Selon Le Bien public, qui a pris connaissance de leur communiqué, le mouvement dénonce « l’augmentation significative des actes de délinquance dans notre ville » et réclame « des mesures fortes pour rétablir l’ordre et la sécurité », l’extension de la vidéosurveillance sur toute la métropole de Dijon, « la fin de la délégation de la sécurité à des entreprises privées » et « l’armement des policiers municipaux sur tout le territoire de la métropole ».

Le conseiller municipal LR, président du groupe Agir pour Dijon et ancien candidat à la mairie en 2020, Emmanuel Bichot, a quant à lui publié sur Facebook ses encouragements à Mathéo et sa mère : « Bravo à Mathéo et à sa maman, il faut réagir ! Total soutien »