C’était le tube du début de saison.
Rappelez-vous, en janvier dernier, alors qu’il n’était pas attendu du tout, Arthur Cazaux avait enthousiasmé les quelques supporters français présents à Melbourne dans une aventure qui l’avait mené jusqu’aux huitièmes de finale de l’Open d’Australie.
L’année 2024 restera celle qui a permis au natif de Montpellier d’intégrer le Top 100, un cap symbolique dans une carrière.
Invité de l’émission “Retour Gagnant” (à retrouver sur la chaîne YouTube d’Eurosport France), l’intéressé est revenu sur une saison marquante pour lui.
“Je suis passé par toutes les émotions, positives ou négatives. J’ai super bien commencé : sur mon premier tournoi, je gagne un titre (le Challenger de Nouméa, NDLR). J’enchaîne super bien avec l’Open d’Australie avec plein de premières : premier Top 10 battu, première victoire en cinq sets, première fois en seconde semaine d’un Grand Chelem. C’était tout nouveau pour moi et j’ai vraiment pris beaucoup de plaisir“, s’est-il remémoré.
Je n’ai pas pu surfer sur la bonne vague, ça a été long pour retrouver de bonnes sensations
Alors qu’il pointait à la 130e place mondiale début janvier, Cazaux a terminé l’exercice 2024 à son meilleur classement : 64e à l’ATP.
Pour y parvenir, il a fini fort avec une nouvelle finale en Challenger à Shenzhen et surtout un huitième au Rolex Paris Masters où il a enflammé à nouveau le public parisien en battant Ben Shelton (alors 19e) et en accrochant Holger Rune (13e) qu’il avait d’ailleurs battu à la surprise générale aux antipodes.
Mais entre ce début et ce final en fanfare, il y a eu bien des difficultés, ce qui explique qu’il n’a fini la saison qu’avec 10 victoires sur le circuit ATP (en 23 matches).
“Malheureusement, je n’ai pas pu surfer sur la bonne vague.
J’ai eu ce malaise à Miami. Un mois après, sur mon match de reprise, je me fais la cheville à Barcelone dès le premier set.
Donc à nouveau un mois et demi d’arrêt. C’était une phase plus négative, ce n’était pas évident.
J’ai mis du temps à revenir avec ma cheville, j’avais toujours des douleurs, surtout la période sur gazon. Ça a été long pour retrouver des sensations physiques bonnes comme en début d’année“, a-t-il expliqué.
Mais de ces épreuves, Cazaux dit beaucoup apprendre. Après tout, il vient de faire sa première vraie saison sur le circuit ATP à 22 ans et il a bien du temps pour progresser.
C’est dans cette optique qu’il a effectué des changements dans son équipe. A la fin du printemps, il s’est séparé de Stéphane Huet qui l’avait accompagné jusque-là pour travailler d’abord avec Laurent Raymond (ex-coach d’Arthur Fils notamment).
Et récemment, il a engagé un nom du tennis mondial en la personne de Sam Sumyk, connu pour avoir gagné des Grands Chelems avec Victoria Azarenka (Open d’Australie 2012 et 2013) puis Garbine Muguruza (Roland-Garros 2016 et Wimbledon 2017), les amenant à la 1re place mondiale par la même occasion.
Sumyk, nouveau guide pour de nouvelles ambitions
Grâce à une telle expérience du haut niveau, Cazaux compte bien franchir de nouveaux caps avec une idée bien précise de ce qu’il faut développer dans son jeu.
“Je pense que je peux vraiment être plus régulier dans l’agressivité, pour aller de l’avant. Mes grosses victoires, que ce soit à Bercy ou en Australie, ce sont des matches où je pousse mes adversaires à faire des fautes et où j’essaie de les agresser.
Je n’ai pas su le reproduire sur tous les tournois. Il faut trouver une régularité dans ces intentions-là, et ne pas me contenter de courir et d’être solide.
Il faut aller chercher les points et les victoires et c’est un des grands axes de travail à peaufiner sur cette pré-saison“, a-t-il indiqué.
Le défi est aussi enthousiasmant pour Cazaux que pour Sumyk qui n’avait travaillé qu’avec des joueuses jusqu’ici. Et l’ambition est évidemment au rendez-vous.
“On a parlé d’objectifs de travail beaucoup, pas forcément de résultats ou de classement. Au fond de moi, j’ai envie de me rapprocher du Top 30 l’année prochaine, a-t-il encore confié.
Je m’étais déjà fixé le Top 50 cette année, malheureusement, je n’ai pas pu l’atteindre. Il y a eu aussi tous les pépins qui m’ont freiné dans ma lancée, mais il n’y a pas d’excuses.
Et si j’arrive à progresser dans tous les secteurs, à jouer plus souvent au niveau de Bercy, il n’y a pas de raison que je ne me rapproche pas du Top 30 même si c’est un objectif ambitieux. En tout cas, je vais tout donner pour y arriver.”
Cazaux abordera la saison prochaine avec forcément d’autres attentes et la pression des points de son huitième de finale à défendre à Melbourne.
Qu’il y parvienne ou pas, il aura de belles opportunités dans les mois qui suivent. Avec ses compatriotes Arthur Fils, Ugo Humbert ou Giovanni Mpetshi Perricard, l’émulation devrait être au rendez-vous. Si le physique tient, Cazaux a évidemment le potentiel pour aller plus haut.