Nouvelle élimination dans “Koh-Lanta 2024” ! C’est Fabrice qui a été contraint de quitter le jeu de survie de TF1 après le premier conseil de la tribu réunifiée. En interview pour “Purepeople”, il se livre sur son départ mais aussi sur son expérience à l’autre bout du monde.

La réunification devrait redistribuer les cartes dans Koh-Lanta, La Tribu maudite. Après le départ d’Emmanuelle, éliminée par les ambassadeurs Gustin et Sophia, c’est une aventure individuelle qui a débuté. Du moins, sur les épreuves. Car au conseil, c’était ex-jaunes VS ex-rouges. Et c’est Fabrice qui a en a fait les frais ! Auprès de Purepeople, ce directeur de centre équestre revient sur son élimination et évoque son aventure.

Qu’avez-vous ressenti lors de votre élimination ?

J’ai ressenti bien sûr de la peine, de la déception, de la nostalgie. Mais par contre, j’étais apaisé de sortir de cette façon. Je n’avais pas de ressentiment envers qui que ce soit. Je n’ai pas été trahi, je n’ai pas eu l’impression que quelqu’un avait des griefs contre moi. Et tout cela fait que, dans Koh-Lanta, c’est une belle sortie pour moi.

Au moment de la première égalité, qu’avez-vous pensé ?

Je me dis que c’est normal. Avec les jaunes, on a fait feu sur Sarah. Et les rouges ont fait pareil et c’est tombé sur moi. Je ne suis pas fataliste à ce moment-là et je ne suis pas non plus très étonné. Je savais que ça pouvait et que ça allait même arriver à l’un d’entre nous.

Lors du conseil, vous indiquez que “des liens forts” se sont tissés en peu de temps entre les deux équipes et que “les frontières et limites peuvent bouger“. Avez-vous vraiment cru à ces alliances ?

A ce moment-là, je crois dur comme fer au clivage des anciennes équipes. Parce qu’on est dans une configuration exceptionnelle avec une stricte égalité, sept d’un côté et sept de l’autre. Et si ça n’explose pas, l’équipe qui sort victorieuse au conseil va avoir un avantage sur l’autre. C’était un peu utopique. J’ai ressenti une bonne ambiance à la réunification… Je me suis dit que les couleurs pouvaient bouger, maintenant ou plus tard.

D’après vous, pourquoi les ex-rouges ont voté contre vous ?

Voter contre une fille n’était pas possible : les filles rouges ont probablement mis leur veto. Les filles ne pouvaient donc pas être visées, ça limitait déjà pas mal. Thibault a montré rapidement qu’il pouvait apporter à manger. Moi aussi mais ils ne s’en sont peut-être pas rendu compte, j’ai fait d’autres activités nourricières. Ilyesse est jeune, il a beaucoup de fougue, je pense qu’il a beaucoup plu aux rouges. Jacques a une faculté à se rapprocher des gens, il avait fait ami-ami avec tout le monde. Peut-être que Frédéric était protégé par son statut et qu’il y avait une protection entre Ugo et lui. Mon nom est sorti de manière un peu arbitraire mais sans réelle motivation, je pense qu’il fallait en choisir un.

Les filles ex-rouges indiquent voter contre vous car elles ont peu d’affinités avec vous. Qu’en pensez-vous ?

J’ai été pêché avec Cassandre, j’ai l’impression d’avoir rigolé avec tout le monde, d’avoir pris le temps d’échanger, d’apprendre à se connaître… Si elles ont ressenti ça sur le moment, ça se comprend. On a que deux jours pour se faire un avis. Et quand je ne connais pas les gens, je ne suis pas quelqu’un qui s’épanche facilement. J’ai peut-être manqué un petit peu de connivence. Pour moi, faire trop de connivences alors qu’on ne se connait pas c’est un peu hypocrite et ce n’est pas dans ma nature.

De votre côté, pourquoi avoir voté contre Sarah ?

C’était un peu arbitraire. Mais il est vrai qu’à un moment donné, on a formulé une légende entre nous. On s’était dit que potentiellement Sarah serait le cerveau de la stratégie des rouges. Est-ce qu’on avait raison ou tort ? A découvrir par la suite… Mais le vote pouvait tomber sur elle, sur moi, sur n’importe qui d’autre… On n’avait pas de grief contre elle.

Pourquoi avoir choisi de donner votre vote noir à Thibault ?

Dès le premier jour de l’aventure, on s’est retrouvés dans les actions à couper du bois pour la cabane, à chercher des oursins ou des coquillages, à aménager le camp avec des tables ou des bancs. On était toujours plein d’envies et d’ambitions. La partie Robinson Crusoé, il adore et moi aussi. On partage les mêmes valeurs. J’ai un métier qui est agricole, même si l’équitation ça ne nous nourrit pas, et Thibault est agriculteur. On travaille dans les mêmes conditions, on élève tous les deux des animaux… On a tous les deux des vies semblables dans des milieux ruraux. On s’est bien trouvés et donc il était normal de lui céder mon vote noir.

La séquence où vous vous énervez en coupant des cocos a beaucoup amusé sur X, qu’en pensez-vous ?

Ça ne m’intéresse pas, honnêtement. Les gens qui veulent rire peuvent le faire. Tant mieux si j’amuse et si j’agace, tant pis. Sur le coup, j’étais moi-même : un papa qui n’a pas de nouvelles de sa fille et qui n’a pas pu lui en donner depuis assez longtemps, qui est un peu entamé par la fatigue, la faim, la survie. J’étais avec un ami, parce que je considérais Thibault comme un ami, qui était dans les mêmes conditions que moi, sans nouvelles de ses filles. Dans ces moments-là, on ne fait pas attention à si c’est filmé ou non, on dit ce qu’on pense. J’étais déçu, c’est tout.

Vous avez mangé le poulet de la récompense malgré votre régime végétarien. Comment l’avez-vous vécu ?

Pour replacer les choses dans leur contexte, le poulet je l’ai mangé plus par envie d’honorer mon équipe parce que j’avais tiré une boule noire et que mon équipe s’est battue vaillamment pour le gagner. Je me suis dit que je devais faire honneur à la tribu. C’est vrai qu’on est aussi à un stade du jeu avancé et je me suis dit que si plus tard j’ai une faille de forme, je n’ai pas envie de me reprocher de ne pas avoir mis toutes les chances de mon côté en mangeant le poulet. A ce moment-là, des frites m’auraient peut-être suffit mais j’ai quand même mangé du poulet. Et comme dit Michel : à circonstances exceptionnelles, action exceptionnelle.

Comment ont réagi votre compagne et votre fille ?

Tout le monde : mes amis, ma famille, mes cavaliers, mes élèves savent que je suis végétarien. J’ai reçu des tas de messages du genre : ‘Alors Fabrice, c’était bon le poulet ?’ Un inspecteur m’a envoyé un texto pour me dire : ‘J’espère que t’as aimé le poulet !’ Et par contre Amélie et Cassia ont très bien compris que vu la situation, ce n’était pas renier mes convictions mais au contraire faire preuve d’intelligence dans l’aventure.

Comment s’est déroulé le retour à la réalité ?

J’ai repris ma vie normale. J’étais très heureux de retrouver ma famille, mes chevaux, mon milieu de vie. On a l’impression de se réveiller d’un coup d’un rêve dans lequel il s’est passé tellement de choses.

Quel a été votre premier geste ?

J’avais fait la liste des aliments que je voulais manger à mon retour, dès que j’ai pu récupérer mon téléphone. J’ai été comblé par mon premier repas ! Pendant quelques jours, il n’était pas vraiment question de quantité mais j’avais envie de manger plein de choses différentes. Sur Koh-Lanta, je pensais tous les jours à une pizza au saumon d’un restaurant en particulier. Et j’ai pu réaliser ça très vite à mon retour.

Combien de kilos avez-vous perdu ?

J’ai perdu aux alentours de huit kilos. Je les ai vite repris. C’est beaucoup plus rapide que pour les perdre (rires) ! On reprend très très vite. Dès le moment où on remange, le corps gonfle.

Cela faisait plus de 20 ans que vous postuliez, quel souvenir gardez-vous de cette aventure ?

J’en garde un souvenir merveilleux, des rencontres incroyables qui ont une très grande valeur parce qu’on a vécu de très grandes choses et ça crée vraiment des relations. Je ne fais pas partie de la génération qui a connu le service militaire. Et je pense que ça ressemble à ça. Un cadre incroyable, les Philippines c’est un endroit du monde préservé et splendide. Les gens sont merveilleux.

Qu’est-ce qui a changé dans votre vie depuis Koh-Lanta ?

Je n’ai pas changé de métier et je ne suis pas près de changer parce que j’ai un métier passion et j’ai aussi la passion du métier. Par contre, dans la vie de tous les jours, je fais un petit peu plus attention aux petites choses. Je me dis qu’il faut être moins matérialiste, qu’on peut être très heureux avec rien comme on l’a été sur le camp. Les Philippins sont très heureux et ils ont très peu de choses, en tout cas là où on a été lorsqu’on a gagné le confort. En bref, me recentrer sur l’essentiel.

L’aventure a-t-elle eu un impact sur l’éducation que vous donnez à votre fille ?

C’est une personne très curieuse et ouverte sur le monde par nature. Je n’ai pas besoin de changer quoi que ce soit.