Mort de Maïté : burger gargantuesque, anguilles résistantes et ortolans à déguster… Cinq séquences qui ont forgé la légende de la cuisinière
La célèbre animatrice d’émissions culinaires populaires a éveillé les papilles de millions de téléspectateurs de FR3 puis France 3 dans les années 1980 et 1990.
A gauche, Micheline Banzet-Lawton, et Marie-Thérèse Ordonez, dite Maïté, le 12 juin 1992 sur le plateau de l’émission “La Cuisine des mousquetaires”. (CAPTURE ECRAN YOUTUBE)Des recettes à faire défaillir un nutritionniste. Graisse de canard, foie gras, beurre à foison ont fait la saveur des plats de Marie-Thérèse Ordonez, connue sous le nom de Maïté, morte dans la nuit du vendredi 20 au samedi 21 décembre, à 86 ans. Elle avait fait saliver des années durant des millions de téléspectateurs français(Nouvelle fenêtre) en animant des émissions culinaires sur France 3, dont “La Cuisine des mousquetaires” en duo avec Micheline Banzet-Lawton, de 1983 à 1997, puis “A table”, de 1997 à 1999.
La cuisinière, originaire de Rion-des-Landes, reconnaissable à son accent du Sud-Ouest et à sa bonhomie légendaire, laisse dans la mémoire de la télévision française des séquences cultes. Franceinfo en a retenu cinq, entre défense des produits du terroir et… maltraitance animale.
1 Le burger XXL au foie gras, à la mode landaise
“Vous allez avoir droit à une recette inédite, que vous ne trouverez pas dans les livres de cuisine”, prévient d’emblée Micheline Banzet-Lawton. Quelques jours à peine après les fêtes de Noël et la galette des rois, pas le temps de reposer son foie. Le 7 janvier 1992, à l’occasion de la 100e émission de “La Cuisine des mousquetaires”, Maïté présente sa version landaise du hamburger, à base d’un pain de campagne entier, de gésiers de canard, de lamelles de magret, de foie gras chaud, “pas nourrissant, mais pas mauvais”, et de quelques feuilles de salade pour agrémenter le tout. “Mais on n’enlève pas le gras parce que c’est bon”, prévient-elle, poêle frémissante et remplie de gras dans la main.
2 L’étourdissement d’anguilles
Avertissement : la vidéo ci-dessous montre une scène de maltraitance animale et peut heurter la sensibilité des internautes.
Pendant deux décennies, Maïté et sa comparse Micheline Banzet-Lawton ont préparé des recettes traditionnelles, étaient parfois contraintes d’abattre un animal devant les caméras. Ce 12 juin 1992, les deux femmes se retrouvaient ainsi à devoir maîtriser une anguille, qui essaie de se défaire des mains de la cuisinière. “Après cela, il va falloir la peler et ça va être très difficile”, prévient Micheline Banzet-Lawton. “Mais non !”, lui rétorque Maïté, d’un air enjoué.
La séquence, qui dure presque 4 minutes et a été mise en ligne sur YouTube vingt-et-un ans après la diffusion de l’émission, continue de susciter à la fois l’hilarité et l’indignation. “Viens là ma puce, viens là ma biche, viens là ma chérie”, assène-t-elle avant de violenter le poisson. “Ne bouge pas ma puce (…) Tu n’auras pas ma peau (…) Maintenant, on va la tronçonner. Voilà ma belle !” Une séquence visionnée par plus d’1,8 million d’internautes sur l’INA.
3 La leçon pour “déguster” les ortolans
Commençons par le point juridique : la chasse aux ortolans, une espèce d’oiseau menacée d’extinction, est interdite depuis 1999. Longtemps prisés des belles tables parisiennes, ces moineaux étaient préparés selon des méthodes traditionnelles peu respectueuses du bien-être animal. Capturés vivants dans une cage puis engraissés et enfin dégustés en entier, crâne et os compris, ces moineaux étaient très appréciés de personnalités politiques comme François Mitterrand. Un rituel que Maïté explique lors d’une émission diffusée en octobre 1987 dans une scène teintée d’érotisme : “Je commence à avoir de la graisse plein la figure (…) Je commence à lui sucer le derrière, oh bonne mère. Oh que c’est bon ! Je suis écœurante, j’en suis sûre, mais régalez-vous avec moi”, susurre-t-elle aux téléspectateurs.
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5 “Est-ce que j’ai une tête à habiter Paris ?”
“Vous êtes inoubliable, Maïté.” Au micro de Mireille Dumas sur France 3 en 2008, près de dix ans après sa dernière émission, Marie-Thérèse Ordonez est invitée à parler de sa famille. Interrogée sur ses débuts à Paris, la Landaise lance, en roulant des yeux, devant un plateau hilare : “Est-ce que j’ai une tête à habiter Paris ?” La cuisinière raconte : “La vie de Paris était très dure, parce que les premières émissions se tournaient chez moi (sic). C’était infernal.”
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