Comme beaucoup, il n’y a pas été insensible. Arthur Cazaux était devant son écran de télévision la semaine dernière pour assister aux derniers coups de raquette en compétition de Rafael Nadal lors de la phase finale de la Coupe Davis à Malaga.
Invité de l’émission “Retour Gagnant” mardi (à retrouver sur la chaîne YouTube d’Eurosport France), le jeune joueur français a expliqué comment il avait vécu la fin de parcours de l’un des plus grands champions de l’histoire du tennis, qui plus est particulièrement important dans sa construction personnelle.
“Rafa, c’était mon idole, c’est un peu grâce à lui que je me suis mis au tennis, a-t-il expliqué.
Ne pas l’avoir joué, c’est une de mes petites déceptions
Le dernier combat de Nadal fut en effet celui d’un joueur aux moyens trop limités, bien loin de celui qui s’engageait totalement sur chaque balle et dans chaque course comme à ses plus belles heures.
Mais il s’est battu avec les armes du moment dans une atmosphère spéciale, puisqu’au moment où il s’est incliné, il ne savait pas s’il s’agissait effectivement de son ultime coup de raquette.
Il y a eu ce fameux délai d’attente avant le double décisif perdu par Carlos Alcaraz et Marcel Granollers, actant la sortie de l’Espagne et du “Taureau de Manacor”.
Et ce n’est pas le seul regret d’Arthur Cazaux.
“Une de mes petites déceptions de cette année, c’est de ne pas l’avoir affronté, a-t-il confié. Je me disais que c’était ma première année sur le circuit ATP.
Je savais qu’il fallait que je me presse si je voulais le jouer. C’est comme ça, je n’ai pas pu échanger la balle avec lui. Mais j’ai eu la chance d’échanger une conversation avec lui sur un événement Babolat.”
Cazaux a été marqué par un autre moment fort de la saison écoulée, concernant Nadal.
“Ce sont des images hyper fortes pendant les Jeux. C’était bien de le mettre dans la cérémonie : c’est quand même une image de Paris même s’il n’est pas Français.
Gagner 14 fois Roland-Garros, un tournoi aussi emblématique
dans le tennis et dans le sport… Je pense que ça montre le personnage, ce côté simple qu’il a, et en même temps le grand champion. Rafa, c’était quelqu’un“, a-t-il lâché.
J’aimais bien quand il levait le poing avec le genou pour montrer toute sa hargne
Les mots de l’actuel 64e joueur mondial ne trompent pas : ils actent un autre deuil tennistique majeur, deux ans après celui de Roger Federer.
Mais aussi douloureuse la fin soit-elle, elle n’entache en rien la sublime carrière de Rafael Nadal. La retraite parfaite ou idéale n’existe pas, restent donc les souvenirs, nombreux, et l’empreinte immense laissée dans les mémoires.
En se les remémorant, Cazaux est un peu redevenu l’enfant émerveillé par son héros, les yeux brillants.
“Si je devais retenir une chose, ce seraient ses 14 titres à Roland.
En tant que Français, Roland, c’est un peu mon objectif ultime. C’est ce pour quoi je m’entraîne tous les jours. Ça me tient à cœur, et de voir qu’un joueur l’a gagné 14 fois, c’est quand même irréel.
Sinon, si je devais retenir un geste, j’aimais bien à l’époque quand il levait le poing avec son genou en même temps pour montrer toute la hargne qu’il avait. J’aimais ces images-là“, a-t-il conclu.