Affaire P. Diddy : le rappeur accusé d’entraver la justice depuis sa cellule de prisonLes procureurs assurent que le rappeur tente de faire chanter des protagonistes pour qu’ils gardent le silence ou fournissent des témoignages utiles à sa défense. L’objectif, selon eux, est de manipuler l’opinion publique.

Le rappeur américain P. Diddy (ici en 2016) est soupçonné de trafic sexuel. Reuters/Eduardo Munoz
Le rappeur américain P. Diddy (ici en 2016) est soupçonné de trafic sexuel. Reuters/Eduardo Munoz

Depuis sa cellule, P. Diddy tenterait de faire jouer son influence. Le rappeur américain, accusé d’avoir dirigé un système de trafic sexuel et d’extorsions, a tenté d’entrer en contact avec des victimes et potentiels témoins depuis la prison de Brooklyn ou il est incarcéré depuis deux mois, affirment ce samedi les procureurs en charge de l’affaire.

Dans un dossier déposé vendredi devant un tribunal fédéral de Manhattan, les procureurs s’opposent à la libération de P. Diddy contre une caution de 50 millions de dollars. « L’accusé a démontré à plusieurs reprises, y compris pendant sa détention, qu’il bafouait de manière éhontée et répétée les règles afin d’influencer l’issue de cette affaire », justifient-ils, selon des propos rapportés par Associated Press.

Le dossier d’accusation se base sur un examen des appels téléphoniques de « Puff Daddy », passés depuis sa cellule, dans lesquels il demande aux membres de sa famille de contacter les victimes et témoins potentiels pour les exhorter à créer des « récits » afin d’influencer l’opinion publique. Des éléments qui démontrent, selon les procureurs, que le producteur de 55 ans tente de faire chanter des protagonistes pour qu’ils gardent le silence ou fournissent des témoignages utiles à sa défense.

Demande examinée la semaine prochaine

Puff Daddy aurait par exemple encouragé ses enfants à publier sur les réseaux sociaux une vidéo dans laquelle ils s’affichent soudés pour son anniversaire, célébré le 4 novembre dernier. Depuis sa prison, Sean Combs aurait ensuite surveillé attentivement l’engagement et l’audience générés par cette publication, tout en discutant avec des membres de sa famille « de la manière de s’assurer que la vidéo avait l’effet souhaité sur les membres potentiels du jury », selon les procureurs.

La demande de libération sous caution de P. Diddy, qui a choisi de plaider non coupable dans son procès au pénal, doit être examinée la semaine prochaine après le rejet des deux premières demandes déposées par ses avocats. Ces derniers n’ont pas souhaité réagir auprès d’AP.

Plus de deux douzaines de poursuites ont été déposées contre le rappeur ces derniers mois, avec des accusations de viols, d’agressions sexuelles, de soumissions chimiques, d’agressions sur mineurs, d’intimidations et de chantages sexuels. P. Diddy fait également face à des accusations pour trafic sexuel. Arrêté mi-septembre dans un hôtel de Manhattan, il se trouve actuellement en prison et sera jugé le 5 mai 2025 par un tribunal fédéral de Manhattan.