Kendji Girac
Publié le
Ludovic Trabuchet
Le procureur de Mont-de-Marsan, Olivier Janson, est la cible de nombreuses critiques, après la conférence de presse dans laquelle il a révélé de nombreux détails sur l’affaire qui implique le chanteur Kendji Girac et sa compagne. Rien d’anormal, selon l’association qui représente l’ensemble des procureurs de la République.
Fallait-il donner autant de détails, sur une affaire qui s’est nouée dans le huis clos familial d’une caravane ? Olivier Janson, procureur de la République du tribunal de Mont-de-Marsan, est la cible de nombreuses critiques, après la longue conférence de presse qu’il a donnée jeudi 25 avril sur le tir reçu par le chanteur Kendji Girac et qui l’a grièvement blessé.
“Un procureur multicasquettes
L’artiste Vianney avait ainsi pris la parole, sur X, pour s’insurger contre le déballage de la vie privée de son ami Kendji Girac – avec lequel il a chanté en duo. “Un procureur multicasquettes. J’espère que la presse people lui enverra des fleurs”, a tweeté Vianney, à la fois ironique et furieux, accusant à demi-mot le magistrat de nourrir les rumeurs.
Un procureur multi-casquettes !
J’espère que la presse-people lui enverra des fleurs \ud83d\udc90\u2728\ud83d\udc4c
— Vianney (@VianneyMusique) April 25, 2024
Il est vrai que le procureur a nourri son propos de nombreux détails. La consommation d’alcool et de drogue du chanteur. Ses disputes conjugales. La difficile intégration de sa compagne au sein de la communauté des gens du voyage… Pour aboutir, donc, à ce tir, dont le chanteur serait lui-même l’auteur pour simuler une tentative de suicide. Dans un communiqué envoyé à l’AFP, l’équipe de Kendji Girac a également “regretté” que le magistrat “ait cru bon de divulguer l’intimité de la vie privée et familiale de Kendji Girac, sans nécessité au regard de l’enquête en cours”.
Éviter la propagation d’informations parcellaires ou inexactes
Mais le procureur a aussi rapidement trouvé des avocats… en l’occurrence ses collègues. La conférence nationale des procureurs de la République (CNPR), association apolitique ayant pour objet de représenter l’ensemble des procureurs de la République français, s’est elle aussi fendue d’un communiqué, sur le réseau social X, pour défendre Olivier Janson.
Celui-ci rappelle les règles applicables en matière de communication sur des enquêtes en cours, citant l’article 11 du Code de Procédure Pénale. “Afin d’éviter la propagation d’informations parcellaires ou inexactes ou pour mettre fin à un trouble à l’ordre public ou lorsque tout autre impératif d’intérêt public le justifie, le procureur de la République peut rendre publics des éléments objectifs tirés de la procédure ne comportant aucune appréciation sur le bien-fondé des charges retenues contre les personnes mises en cause”, défend la CNPR.
#KendjiGirac : au lendemain de la conférence de presse du procureur de la République de Mont-de-Marsan, la CNPR se fend d’un CP.
\u27a1\ufe0frappel des règles applicables en matière de communication sur des enquêtes en cours (art 11 CPP). pic.twitter.com/chroc5gSRf— Raphaël MAILLOCHON (@Raph_journalist) April 26, 2024
Avec l’accord de Kendji Girac ?
Selon nos confrères de Libération, le chanteur lui-même aurait accepté la divulgation au public de tous ces éléments. “Le chanteur souhaitait ardemment que sa compagne soit totalement blanchie et que soit prouvé qu’elle n’avait rien à se reprocher […] Ce long exposé des faits a permis ainsi de dédouaner Soraya M., la conjointe de Kendji Girac, mais également de porter un autre éclairage sur l’affaire”, indique le journal, citant des sources proches du parquet.
Cette conférence de presse aura en tout cas permis de mettre un terme à toutes les hypothèses qui nourrissaient les médias et les réseaux sociaux, depuis que les pompiers et gendarmes sont intervenus dans la caravane de Kendki Girac, sur l’aire de gens du voyage de Biscarosse, dans les Landes, le 22 avril dernier.
